Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

Sur les marchés, des prix qui défient l’inflation

« Légumes de deuxième choix, avec quelques imperfections. » Cet avertissement, inscrit au feutre sur une étiquette rose, ne dissuade pas Marie Guibal, qui arpente, dès 8 heures du matin, le marché de la Madeleine, à Orléans. Car le prix, 99 centimes le kilogramme pour des courgettes, radis noirs ou patates douces, est « imbattable ». « Et ces légumes ont poussé à moins de 10 kilomètres de chez moi ! », se réjouit-elle.
A Lyon, Jean-Félix Barre apprécie lui aussi les étals matinaux. « Au marché Carnot, près de la gare de Perrache, les yaourts au lait de brebis, que j’achète au producteur le dimanche, sont moins chers que dans une épicerie de quartier du 9e arrondissement. Le choix est plus vaste et, en plus, les pots sont consignés », constate-t-il. A Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), début septembre, Anaïs Huard proposait sa production bio sur une table. Cinq tomates, cinq petites aubergines, une poignée de pommes de terre, six oignons et une tête d’ail valaient 6 euros seulement. De quoi composer un bon repas de famille.
Au marché, on peut faire de bonnes affaires. Certes, les exemples qui précèdent ne valent pas forcément pour chacun des 12 000 marchés qui se tiennent chaque semaine dans l’Hexagone, selon les décomptes de la Fédération des syndicats des commerçants des marchés de France. Il n’existe aucune étude nationale comparant les prix pratiqués sur les marchés avec ceux des boutiques de ville ou des grandes surfaces. « Mais tous les dispositifs anti-inflation ne s’adressent qu’à la grande distribution, alors que les produits peuvent se vendre beaucoup moins cher sur nos marchés », s’étonne Nadine Villier, secrétaire générale de l’organisation professionnelle. Certains étals écrasent même toute concurrence. « Dans les quartiers populaires des grandes villes, sans les marchés, les gens auraient des difficultés à se nourrir », affirme la responsable. L’organisation soutient en outre le « glanage », qui consiste à se servir, en toute fin de matinée, parmi les invendus.
Les prix avantageux pratiqués par certains producteurs locaux reposent sur l’absence d’intermédiaire, des distances maîtrisées et des investissements réduits, comme l’explique Anaïs Huard, qui vend à Saint-Antonin-Noble-Val et produit à Montpezat-de-Quercy, à 35 kilomètres. « Je cultive en plein champ, je n’ai ni chambre froide ni salariés qui m’aident pour la récolte. Et je tiens à conserver des prix accessibles, pour les habitants », dit-elle. En contrepartie, les clients n’ont accès qu’à un choix limité de produits de saison.
Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish